Les bienfaits de la Qi'méya

En pensant à un sport qui nous passionne, on pense peu à son aspect utile, mais plutôt au plaisir qu'il procure. Néanmoins, certains sports et arts martiaux sont conçus autour d'un but purement compétitif, ainsi que d'autres prennent plus en considération l'intégralité du corps et de son interrelation avec l'esprit.

La Qi'méya fait partie de ces derniers. En fait, elle est impossible à pratiquer sans respecter cet équilibre corps-esprit. Car chaque mouvement qui ne le respecte pas conduit à une erreur. C’est seulement en reconnaissant ce déséquilibre et en se centrant avec les exercices de base enseignés dans les cours de Qi'méya qu'on peut retrouver les mouvements sains qui permettent la bonne pratique de ce sport.

Mais pour ceux qui veulent une liste de bienfaits plus précis, voici les apports qu'on peut retrouver au cours de l'apprentissage :

 

Améliorer l'équilibre

Dans la vie quotidienne, l'équilibre joue un rôle essentiel pour conserver la santé physique et mental. Tout comme un régime équilibré consiste à éviter les extrêmes et manger un peu de tout, une activité sportive équilibrée consiste à connaître les limites du corps et changer souvent d'exercice.

C'est une base fondamentale de la Qi'méya. Pour trouver la stabilité dans le repos ainsi que l'équilibre dans les mouvements, on explore les limites du corps en passant par le déséquilibre. Une fois qu'on connait ces limites, on peut mieux sortir d'un repos en restant centré, et se déplacer en évitant les mouvements malsains et les chutes.

C'est en effet le travail d'un kinésithérapeute quand il propose des exercices à un patient qui a subi un traumatisme ou une opération qui perturbe la capacité de rester debout ou de marcher normalement. Par exemple, il peut proposer que son patient se tienne en équilibre sur un pied, qu'il fléchisse le genou, qu'il ferme les yeux ou récite l'alphabet à l'envers.

La Qi'méya travaille également l'équilibre sur un pied, et propose des exercices à faire les yeux fermés. C'est ainsi qu'on peut commencer à parler de la proprioception.

 

Développer la proprioception

La « proprioception » n'étant pas un terme courant en dehors du monde sportif, il mérite une élucidation ici. Bien que la conscience kinesthésique se concerne avec les mouvements du corps dans l'espace, la proprioception se concerne avec la manière de laquelle on perçoit les parties du corps en relation avec les autres parties.

Quand on pratique un sport, il est important que les différentes parties du corps bouge ensemble comme une unité ou qu'elles coopèrent pour atteindre un but. Les kinésithérapeutes proposent des outils et des exercices d'équilibre car le travail de retrouver l'équilibre dans des situations difficiles fait coopérer tous les muscles dans toutes les parties du corps. A ce propos, dans le cirque les funambules utilisent un bâton pour conserver leur équilibre sur leur fil.

La Qi'méya travaille la proprioception non seulement en demandant que le Qi’méyalli se mette sur un pied pour faire rouler ou rebondir une balle sur la jambe, mais aussi à travers le maintien de la balle en équilibre sur le corps.

C'est donc un double équilibre qu'on travaille dans la Qi'méya : l'équilibre du corps du Qi’méyalli sur le sol, et l'équilibre de la balle sur le corps. Ces deux équilibres font harmoniser le mouvement de tous les muscles, et entraine une conscience corporelle qui s'étend de la tête jusqu'aux pieds.

 

Pousser les limites du corps

On a déjà parlé du fait d'explorer les limites du corps en passant par le déséquilibre, mais que fait-on avec ces limites une fois qu'on les connait ?

Tout d'abord, le corps a plusieurs types de limites. Chaque sportif a une certaine souplesse, un certain sens d'équilibre, un certain niveau de détente. L'esprit a également des limites telles que la concentration, la conscience corporelle et la résilience émotionnelle. Soit on accepte ces limites et reste à l'abri de tout risque, soit on les pousse pour atteindre des buts en dehors des habitudes.

Dans la Qi'méya, on affronte sans arrêt tous ces éléments de la relation corps-esprit.

On fait des mouvements amples, surtout au départ, pour découvrir ses limites de souplesse et pour donner plus de temps pour sentir et se concentrer sur les déplacements de la balle. On travaille l’équilibre pour coordonner les muscles dans l'ensemble du corps, et on voit si on plus trouver de plus en plus de stabilité et détente en faisant attention à la qualité de sa respiration.

En plus, le Qi’méyalli adapte les exercices utilisés à son état mental et émotionnel, qui doit souvent faire face aux échecs ou au regard d'autrui. Et une des règles de base de la Qi'méya aide énormément ici : commencer avec le plus facile, et changer souvent de côté ou d'exercice.

Car non seulement notre état intérieur change d'une minute à l'autre, mais notre environnement peut changer aussi vite. Alors, à chaque échec dû à un changement on revient sur quelque chose de plus facile. Il est ainsi qu'on trouve la limite entre ce qu'on peut et ce qu'on veut, et qu'on peut pousser en toute douceur pour enfin atteindre ce qu'on veut.

 

Approfondir la détente

Une des choses qui étonnent énormément les débutants en Qi'méya, c'est qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils arrêtent de respirer au moment où ils commencent à travailler l'équilibre. Signe important de la détente dans plusieurs disciplines orientales telles que le yoga et le Qi Gong, la respiration calme et profonde entraine une profonde détente de l'esprit et du corps.

Également, la détente va en parallèle avec la concentration. On a souvent fait la remarque que la contraction du visage et les grimaces lors d'un examen n'aident pas à trouver la réponse à une question. En fait, c'est le contraire : ceux qui se décontractent complètement trouvent rapidement les solutions qu'il leur faut.

Les plus grands savants ont souvent dit que face à un problème insurmontable, ils ont trouvé que la meilleure piste était de faire autre chose. Quand ils ne sollicitaient plus de réponse, la réponse venait avec la force d'un éclair.

C'est cet état de vide rempli qu'on cherche dans la pratique de la Qi'méya.

En évacuant nos soucis à travers la concentration sur autre chose, nous nous ouvrons à une détente qui débloque les obstacles intérieurs et laisse mieux circuler les idées ainsi que les fluides corporels. Car une circulation saine nourrit l'ensemble corps-esprit, et aide à retrouver la joie de vivre.

 

S'amuser seul ou en groupe

La Qi'méya n'a pas été conçue pour une pratique solitaire. Les apprentissages sont plus agréable avec un partenaire, et c'est donc la raison pour laquelle les exercices à pratiquer tout seul sont facilement adaptables à un travail d'équipe.

Par exemple, tout roulement de la balle peut être initié par soi-même ou par son partenaire, ainsi que tout rebond peut être initié par autrui. Même les équilibres peuvent se pratiquer à deux, soit en maintenant la balle entre un point du corps de chaque partenaire, soit en gardant une main prête à recevoir une balle qui s’échappe.

Il y a plusieurs jeux possibles en groupe, tels que le « vol » d'une balle à un participant qui n'a pas le droit de bouger vite, et l'exploration de nouveaux trajets de la balle et les façons de les initier.

En gros, excepté quelques exercices où la focalisation est vraiment sur notre intériorité, toute activité peut évoluer en jeu. C'est cet aspect social qui donne à l'apprentissage de la Qi'méya un côté si ludique, et fait que les pratiquants veuillent continuer à approfondir la pratique.

Paroles de sagesse

« Qu'est donc l'équilibre d'un organisme en mouvement, sinon une lutte perpétuelle pour rétablir le jeu des forces contraires et pour créer un accord d'autant plus beau qu'il est instable et menacé. »

- Georges Duhamel

 

La voie de l'équilibre

firefox « Une fois que le travail est accompli, la connaissance et la capacité innées sont sans effort en repos, spontanées en action, équinimes et sereines sur la voie de l'équilibre. »

- Zhang Boduan, auteur de
« Éveil à l’authentique »

Continuer à lire